01 août 2011

Le coureur des sables

 

 

 

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  Quelques traces de pas dans le désert. Une piste à peine visible se perd dans les dunes. Qui est passé ici ? A qui sont ces quelques rares plumes étranges posées ici et là sur le sable brulant ? Pourquoi ces larges marques de pas sont-elles si peu profondes ?


Les gens d'ici disent que ce sont là les marques que laissent les coureurs des sables, ces créatures presque transparentes qui arpentent les grandes terres arides. Ils sont immenses, rapides et légers comme le vent. Ils passent, sur les chemins des caravanes sans leurs prêter la moindre attention. Nul n'en à jamais vu plus de deux ensemble.
Un jour, pendant mon dernier voyage, alors que j'étais endormis dans le désert, l'un deux, dans un rêve m'a parlé. Voici ce qu'il ma dit:

 

"Je suis le chant des sables brulants.
Je suis cette présence fugace, ce mouvement dans la lumière du désert dont on ne sait d'où il vient.
Dans les vastes étendues ou la vie se fait discrète, là ou les hommes sont rares, j'établis mon territoire. Je vis seul, loin de tout. Mes amis sont les êtres rares et merveilleux des légendes oubliées.
En tous sens je traverse les terres inhabitées, sans but, sans dessein, seulement pour le plaisir du mouvement. Pour survivre je n'ai besoin de rien, seulement des rêves des enfants, qui sont ma pitance. Je suis la musique du désert, le chant du silence.
La nuit mes grandes et longues oreilles écoutent les songes des innocents et je chante avec ma voix de sable les aventures nocturnes des petits êtres en devenir.
De temps à autre, je me rapproche des humains, pour glisser dans l'esprit d'un vieux caravanier, une histoire merveilleuse, que plus tard, quand son corps, trop usé, ne pourra plus suivre les pistes desséchées, il contera à ses petits enfants. Parfois même, je me montre, moi, l'insaisissable Coureur des sables, un court instant, quelques secondes qui alimenteront l'imaginaire des gamins et leurs songes, ma nourriture.
C'est là ma seule contrainte. C'est ainsi, on ne peut rien prendre sans donner en retour."

 

Quand, à mon réveil, j'ai ouvert les yeux, je l'ai vu, au loin, il me regardait. De sa main de plume il m'a fait un signe, puis en un instant il a disparut derrière les grandes dunes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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